Compost en intérieur
Vous n’avez pas la possibilité d’avoir un compost au jardin ? Le compostage en intérieur est une méthode pratique et écologique pour recycler les déchets organiques générés dans votre maison.
Voici deux techniques qui peuvent convenir selon vos besoins :
Vermicompostage / lombricompostage
Comment fonctionne le vermicompostage ?
Le vermicompostage (ou lombricompostage) est une technique de compostage en étages, qui se pratique à l’intérieur. Elle est prévue pour composter principalement des déchets de cuisine et ne nécessite peu ou pas de matière sèche, contrairement au compost en extérieur.
Une vermicompostière ou lombricomposteur est composé d’une structure en 3 ou 4 bacs empilés, perforés pour permettre la migration des vers et l’évacuation du liquide. Le bac inférieur recueille quant à lui le percolat, engrais liquide produit lors de la décomposition.
La transformation des déchets organiques se fait dans un récipient fermé, dans lequel on ajoute des vers pour lancer le processus. (où trouver des vers ?)
Avec cet échantillon de vers de départ, votre vermicompostière est lancée. Après deux semaines d’acclimation, vos vers sont habitués à leur nouvel environnement et prêts à faire leur travail. Vous pouvez alors ajouter vos matières organiques, les vers s’en nourrissent, la décomposent, et se reproduisent pour assurer la relève. Le système est donc continu et autonome.
Une fois qu’un bac est rempli, il passe en phase de repos. Vous placez alors un autre bac au-dessus de celui-ci et commencez à le remplir. Les vers vont être attirés par la matière fraîche et vont migrer naturellement vers le nouveau bac.
Une fois que ce bac est rempli, vous répétez l’opération : vous placez un bac vide sur le dessus et commencez à y verser vos matières organiques.
Lorsque vos trois bacs sont remplis, le dernier bac devrait être totalement décomposé.
Les vers à compost
Les vers à compost, de leur nom latin Eisenia foetidae, sont également appelés vers rouges, vers de Californie ou encore vers à fumier.
Ils raffolent de matière fraîche en décomposition et travaillent en surface (dans les 30 cm supérieurs du sol), contrairement aux vers de terre qui se trouvent plus en profondeur et qui se nourrissent de matières déjà décomposées.
Les vers à compost sont capables de manger entre la moitié de leur poids et jusqu’à leur propre poids par jour !
Pour composter, vous avez besoin d’une grande quantité de vers !
La quantité de vers doit idéalement correspondre à la quantité moyenne de déchet frais que vous produisez. Un vers adulte pèse environ 0,25g.
Petit calcul : vous souhaitez composter 250 gr par jour. Il vous faut entre 250 et 500 gr de vers, et donc entre 1000 et 2000 vers. On vous avait dit qu’il en fallait beaucoup 🙂
Les vers à compost se reproduisent dès l’âge de deux mois. Ils se multiplient très rapidement, et leur population peut doubler tous les trois mois dans les conditions favorables. Pour vérifier qu’ils se reproduisent, repérez les cocons ! Ils sont petits, ovales et jaunes.
Les vers sont des êtres vivants, c’est grâce à eux que nos sols ont pu un jour être cultivés, respectons-les.
Où la mettre ?
Un vermicompostière est idéalement placée en intérieur : cuisine, couloir, cave.
Elle fonctionne de manière optimale entre 15 et 25°C. En dessous de 10°C, les vers sont ralentis par le froid et le processus de décomposition est mis sur pause.
Si vous souhaitez la placer sur votre balcon, surveillez la température : ajoutez-lui une couverture thermique en hiver et protégez-la du soleil en été.
Attention, des températures inférieures à 5°C et supérieures à 30°C sont mortelles pour les vers.
Comment gérer l'humidité ?
Une vermicompostière trop humide peut causer de mauvaises odeurs car l’air ne peut pas bien y circuler.
Pour éviter cette situation, ajoutez du carton pour absorber l’humidité et arrêtez de la nourrir quelques jours et enlever son couvercle pour favoriser l’évaporation, le temps qu’elle retrouve son équilibre.
Vérifiez que les trous des bacs sont bien dégagés pour laisser passer le liquide et récoltez le percolat.
Vous avez des problèmes avec les moucherons ? Consultez notre page pour savoir comment vous en débarrasser…
Que peut-on y mettre ?
- Restes de fruit et légumes crus
- Marc de café et filtre
- Thé et sachet
- Fleurs fanées (pas du fleuriste)
- Carton incolore
- Litière d’herbivore
L’idéal est de couper vos déchets en tronçons de 5 cm, pour faciliter l’action des vers et accélérer le processus.
- Pelures d’ail et d’oignons frais
- Feuilles de rhubarbe
- Beaucoup d’agrumes
- Restes de repas (cuits, viande, poisson)
- Pain
- Litière de carnivores
- Matière grasse (huile et vinaigre)
- Papier imprimé
Où trouver des vers ?
Avant d’acheter des vers pour votre vermicompost, sachez qu’il existe plein d’alternatives pour en trouver gratuitement !
- plus2vers.com : site de don de vers
- Dans un compost existant : Compost de quartier, Guide Compost, connaissance, etc.
- Sur le groupe Facebook « Composteurs de Bruxelles »
Quand vous allez chercher des vers, pensez à vous munir d’un seau pour les ramener chez vous. Vous en aurez besoin de beaucoup pour démarrer votre vermicompost !
Récolter et utiliser le vermicompost et le percolat
Comment savoir lorsque le vermicompost d’un bac est mûr ?
Pour savoir si vous pouvez récolter le compost et donc vider le bac pour le replacer en haut de la pile, regardez s’il y a encore des vers.
La présence de vers indique qu’il y a encore des matières à décomposer et que le compost n’est pas encore mûr.
Le vermicompost
L’engrais solide, le vermicompost, est un engrais riche en azote. Il représente 10 à 20% du poids de départ des déchets compostés.
Pour le récupérer, vous devez attendre que les vers aient migré vers les bacs supérieurs, où les déchets sont encore frais.
Lorsque votre bac inférieur est (presque) déserté, vous pouvez le retirer du système et le laisser sécher à l’air libre. Vous pouvez le récolter et le conserver dans un sac ou une boîte, et le tamiser si vous le souhaitez.
Pour l’utiliser, mélangez-le à de la terre (1/3 compost + 2/3 terre).
Le percolat
L’engrais liquide, appelé percolat, est un engrais naturel riche en azote.
Pour le récupérer, videz votre bac réservoir dans une bouteille. Veillez à garder la bouteille aérée (trouez le bouchon par exemple) afin d’éviter la fermentation et donc les mauvaises odeurs.
Pour utiliser le percolat, vous devez le diluer dans 10 fois son volume d’eau.
C'est la technique qu'il vous faut ?
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Vous pouvez également la fabriquer. Découvrez nos astuces pour une vermicompostière DIY !
Vous avez encore des questions ? Visitez la Foire aux Questions ou participez à une de nos formations gratuites.
Bokashi
Le Bokashi qui signifie « matière organique fermentée » en japonais est une méthode de compostage qui permet de valoriser les déchets de cuisine et de table. La méthode se base sur le principe de la fermentation. Un processus rendu possible grâce aux micro-organismes efficaces (EM). Actifs sous conditions anaérobiques – sans oxygène – ils agissent sur la matière organique déposée dans le seau et empêchent sa décomposition.
Le grand avantage de cette technique est que vous pouvez composter tous les déchets de cuisine organiques, pas seulement les déchets de légumes, mais les restes de table et la viande aussi.
Vous compostez ainsi viande, poisson, produits laitier, et même de la nourriture cuite.
Comment fonctionne le bokashi ?
Le compostage Bokashi s’effectue dans un seau en matière plastique de petite taille (moins de 20l), qui trouve sa place dans la cuisine. Pourvu d’un couvercle hermétique, il comporte également une grille et un robinet en partie basse pour évacuer régulièrement le liquide produit par le processus de fermentation.
C’est dans ce composteur qu’on ajoute les déchets, mais également des poignées de démarreur de Bokashi, qui fait office d’accélérateur. Ce démarreur est constitué de son de blé imprégné de micro-organismes efficaces ou « bonnes bactéries », qui permettront la fermentation des restes de cuisine par un processus hygiénique qui empêchent les mauvaises odeurs.
Un processus en 2 étapes
Première étape
La première étape consiste à un “pré-compostage”.
Premièrement, on dépose les biodéchets, ensuite on tasse et on saupoudre de démarreur Bokashi. Les biodéchets de cuisine sont alors stabilisés par fermentation lactique sans air (anaérobie).
Ces saupoudrages ont pour effet de bloquer la méthanisation, la décomposition et la nitrification ainsi que d’hygiéniser l’ensemble.
Lors de cette étape, un liquide riche en nutriments peut être récupéré via le robinet. Très bon engrais pour les plantes, ce liquide doit être dilué au centième avec de l’eau.
Deuxième étape
Une fois que votre seau est plein, laisser fermenter pendant au minimum 2 semaines. Vous obtiendrez alors un digestat, résultat de la décomposition de la matière organique via la fermentation anaérobique (sans oxygène). Ce digestat a conservé toute sa valeur énergétique et ses minéraux.
Il faut alors passer à la deuxième étape. Pour pouvoir utiliser ce compost, il faut l’enterrer pour le mélanger à la terre. Attention, le digestat est acide !
Quand votre seau est plein et que vous le laissez reposer pendant deux semaines minimum, commencez à remplir le deuxième seau.
Que faire du digestat ?
Il vous faudra l’enterrer en creusant une rigole de +- 30 cm de profondeur, pas trop près des racines/des cultures.
Une fois recouvert de terre, il faut attendre 2 semaines avant de pouvoir planter, que l’acidité contenue dans le digestat soit neutralisée.
Ce n’est qu’un mois plus tard que le digestat deviendra réellement de la terre, grâce aux micro-organismes du sol et des vers de terre.
Vous pourrez fertiliser de la terre ou du terreau en faisant un système de couche dans un gros pot :
1/3 de terre au fond du pot, 1/3 de digestat et recouvrir d’1/3 de terre.
1 mois plus tard, vous aurez de la terre riche et vivante (micro-organismes)
Vous pouvez enfouir votre digestat dans votre compost, cela l’enrichira.
Le digestat a mauvaise odeur (odeur âcre fermentée) et sent fort.
Avantages/ Inconvénients
- Facile d’utilisation
- Vous pouvez composter tous vos déchets de cuisine sans exception, crus et cuits.
- Il ne produit généralement pas de mauvaises odeurs pendant la 1ère étape, étant donné l’utilisation d’un seau hermétique.
- La fabrication du compost est rapide. On récupère un volume de 16 litres prêt à l’emploi tous les mois.
- Fabrication continue d’engrais liquide
- Le Bokashi ne produit pas de produit fini. Il doit être enterré dans le jardin ou jeter au compost pour être utilisable.
- Étant donné la période de fermentation quand le Bokashi est plein, il vous faut 2 seaux. Donc peut être encombrant dans la cuisine.
- Si vous vivez dans le logement sans jardin, il faudra trouver une utilisation pour le digestat.
- Il faut racheter du démarreur Bokashi quand il est vide.
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